S’il y a bien un sujet tristement d’actualité qui brise la vie de nombreuses personnes, et notamment des femmes, c’est bien le revenge porn. Pour autant, peu d’oeuvres s’en font l’écho, alors que c’est un fléau. Marie Kristiansen, artiste norvégienne connue pour Exteriors et Måker notamment, prend l’affaire en main.
Note : 4/5
Diffusion : Canal+ Séries, à partir du 18 juin.
Les fêtes de fin d’année scolaire ont toujours eu une importance plutôt importante dans la scolarité des adolescents, que ce soit le Spring Break américain ou, comme ici, la Russetiden. Ces fêtes sont souvent des lieux de débauche, d’excès et entraînent parfois des gens normaux dans une spirale infernale d’alcool, de drogues ou encore de sexe.
Delete Me suit les aventures de Marion et Marit, deux jeunes femmes équilibrées et joyeuses. Championnes de natation et amies, les deux jeunes femmes semblent avoir un parcours de vie et d’amitié tout tracé. Mais Marion participe à un plan à 3 et la diffusion de ce dernier va entraîner les jeunes femmes dans un drame dont elles ne maîtrisent rien et dont elles vont ressortir brisées.
Bien sûr, à la lecture de cet article, vous pourriez dire que conclure ainsi le paragraphe précédent, ça s’appelle un spoiler, sauf que la série démarre sur ce drame précis. Car oui, afin d’être certaine de marquer durablement les consciences et de réveiller les esprits, Marie Kristiansen, créatrice de cette minisérie norvégienne, a décidé de commencer sa minisérie par… la fin ! D’autres surprises de mise en scène arrivent au fil de Delete Me.
Au fil des 7 épisodes de 30 minutes chacun, on suit les 2 amies tentant tant bien que mal de comprendre pourquoi quelqu’un a diffusé la vidéo intime et surtout, essayant de trouver l’identité du coupable. Et ce n’est pas chose aisée… Les personnages principaux sont incarnés avec brio et émotion par Thea Sofie Loch Næss (High Point, The Last Kingdom) et Amalia Holm (Saltön, Millénium : ce qui ne me tue pas), qui vont sans nul doute voir leur carrière respective s’envoler suite à la diffusion de cette minisérie très forte.
Bande-annonce
Le harcèlement, notamment numérique, déjà fréquent à l’heure actuelle, semble l’être de plus en plus ces derniers mois. Delete Me ou encore Harcelés en sont de flagrants exemples. La série met en avant le phénomène encore méconnu du revenge porn, à savoir la diffusion de vidéos et de photos intimes sur les réseaux sociaux. Ces vidéos et photos, généralement prises de manière consentante dans un couple, sont en premier lieu destinés à ce couple uniquement, mais c’est la rupture qui agit comme un catalyseur et un moyen de se « venger » pour le conjoint jaloux et stupide. Cette pratique, condamnable moralement, l’est également pénalement. Même si, dans les faits, les coupables sont rarement inquiétés à la hauteur du préjudice qu’ils font subir à leurs victimes.
La créatrice de Delete Me a pris soin de développer une intrigue complexe et suivre la série demande de l’attention et de l’implication, mais le résultat en vaut la chandelle, malgré quelques longueurs et un personnage secondaire très mal exploité.
C’est assurément une minisérie à suivre, pour sa créatrice, son duo d’actrices principales, son sujet et sa mise en scène : les séries scandinaves ont toujours le vent en poupe… et c’est tant mieux, finalement !
N.V