Mercredi dernier est sorti Tom & Jerry, film de la Warner et réalisé par Tim Story à qui l’on doit également le plutôt potable les Quatre Fantastiques version 2005. Pour le coup, il aurait mieux fait de ne pas reprendre la franchise Tom et Jerry si c’était pour faire un film aussi fade.
Note : 2.25/5
Des chat-mailleries depuis 1940
Tom et Jerry sont 2 personnages de télévision très connus : l’un, Tom, est un chat gaffeur et l’autre, Jerry, est une souris espiègle. Tous deux ont été créés par William Hanna et Joseph Barbera au début des années 40 dans le cadre d’une série de dessins animés. Le succès a été tel que la série a duré jusqu’en 1967. L’une des raisons de ce succès est l’utilisation très fréquente du slapstick, type d’humour basé sur la violence physique exagérée.
Le film Tom & Jerry version Tim Story a essayé de reprendre le concept (fort réussi) de Qui veut la peau de Roger Rabbit ou de Space Jam, qui consiste en l’incrustation de personnages de dessins animés dans un film en prises de vues réelles. Plutôt culotté, donc, mais intéressant. Ainsi Tom et Jerry évoluent-ils entourés d’humains en chair et en os. Certaines intégrations de personnages sont réussies, comme le dalmatien, l’araignée, le cheval et le chien Spike. Mais globalement, on est loin de la qualité et du réalisme de Qui veut la peau de Roger Rabbit, de Space Jam ou même des Schtroumpfs.
On n’a pas l’impression de voir un film réaliste, ni même un film de 2021.
De quoi ça parle ?
Tom et Jerry n’ont plus de maison. Ils décident à s’installer dans un hôtel très chic de New York situé face à Central Park. Dans le même temps, une jeune femme nommée Kayla ment au directeur de l’hôtel afin d’être engagée pour gérer un mariage qui s’annonce sensationnel. Si elle veut conserver son tout nouveau poste, elle va devoir virer Jerry de l’hôtel. Elle compte sur Tom pour l’aider…
Le cast est composé de Chloë Grace Moretz, Michael Peña et Ken Jeong, pour ne citer que les plus connus en France. Si Chloë Grace Moretz est davantage supportable que d’habitude et qu’elle joue plutôt juste, Ken Jeong fait plus de la figuration qu’autre chose et c’est bien dommage. Michael Peña s’en sort plutôt bien. Le reste du cast n’est pas vraiment à la fête, la faute à des dialogues plats, des jeux d’acteur approximatifs et une mise en scène insipide. L’intrigue est ultra-classique et les scènes s’enchaînent sans véritable surprise.
Nombre de gags réussis sont « pompés » sur la série. D’autres font sourire mais restent très calibrés « film familial« , là où il y avait la possibilité de coller davantage à l’esprit de la série. Même les moments les plus drôles, comme la « traversée » sur le fil de Tom face à un Jerry très détendu, sont évidents dans leur déroulement pour qui connaît un peu les dessins animés en général. Alors oui, les très petits enfants seront sûrement conquis par ce film, c’est certain. Ils n’en comprendront malgré pas tout. Mais les enfants un peu plus débrouillards ainsi que les adultes n’en trouveront assurément pas leur compte.
Reprendre une oeuvre culte des années après et la faire revivre, sous forme de film ou de série, est toujours un exercice périlleux. Cela demande de l’expérience, du talent et puis une certaine maîtrise du sujet. Tim Story n’a visiblement coché aucune de ces cases, pour le coup. C’est quand même ardu de s’appeler Tim Story et ne pas savoir imaginer une histoire prenante, non ?
Ce serait bien que les réalisateurs (ainsi que les studios !) arrêtent de reprendre des personnages du passé pour refaire des films ou des séries et fassent de la nouveauté intéressante !
N.V