Avec : Harrison Ford, Peter Mayhew, Daisy Ridley, John Boyega, Adam Driver, Max von Sydow, Anthony Daniels, Carrie Fisher et Mark Hamill.
Disons-le tout de suite, n’ayons pas peur d’être francs : ce film a de beaux atouts mais aussi de sérieux défauts et donc, non, il ne surpasse pas la (vraie) trilogie, d’après nous. Bon, concernant la prélogie, c’est une autre histoire car elle était déjà has-been et déplacée à l’époque de sa sortie.
Mais revenons à nos moutons ou plus exactement, à nos droïdes.
Faire un résumé détaillé est exclu : vous devez vous faire votre propre avis sur le film sans gâcher votre plaisir à visionner ce dernier.
Oui, ici, pas de (s)poils (pas comme Chewbacca, donc), contrairement à certains de nos confrères ce qui, je dois bien l’avouer, m’a un peu gâché le visionnage du film.
Les spectateurs ont applaudi à chaque apparition d’un ancien, en particulier le duo Chewie-Han Solo.
Bis repetita
Voici un résumé concis et je l’espère, précis : un être humain, sans famille et vivant sur une planète désertique, recueille un droïde tout choupinou. Ledit droïde est porteur d’un message de la plus haute importance et est pourchassé par les forces du Mal. L’être humain va l’aider, se chercher, se trouver et devenir redoutable.
Là, vous vous dites que je n’ai pas compris qu’il fallait que je chronique l’épisode VII et que je vous ai résumé l’épisode IV, un nouvel espoir. Non. Ce résumé convient parfaitement à cet épisode VII, à dire vrai.
J.J Abrams a développé Lost pendant 6 (longues) années en faisant durer le suspense alors recycler une saga (inter)galactique ne lui fait pas peur.
Une épopée émouvante…
Le personnage le plus attachant est sans conteste BB-8, le mignon petit droïde qui rencontre Rey, la pilleuse du désert. D’ailleurs, de nombreux exemplaires de ce drone se sont déjà vendus depuis sa sortie en goodie officiel de la saga.
Les scènes du début et en particulier celles dans le désert, sont magnifiques et les décors, plus sublimes encore. On y aperçoit, ça et là, des vestiges de l’Empire. Les scènes du marché, également, sont réussies, sans oublier la scène, glaçante, de l’alignement des forces du Premier Ordre.
Outre la trame générale, il est à noter que la fin (comprenez la bataille finale) est quasiment la copie de celle du film de 1977. Sans oublier la Cantina, quasiment identique à celle de l’épisode 4, même ethnie de musiciens comprise. Oups, J.J Abrams.
Et puis bon, les thèmes de la filiation et des secrets, c’est du archi-connu en cinéma et particulièrement en SF (Dune, Star Wars, Star Trek).
Le casting est composé d’une soixantaine de noms, dont une grosse dizaine est sur le devant de la scène.
Il est amusant de constater que J.J Abrams a aussi fait appel à sa « bande de potes », des acteurs avec qui ils bossent régulièrement, comme Greg Grunberg (Alias, Lost) et Ken Leung (Lost, Oz).
Il y a beaucoup (trop ?) de nouveaux, des inconnus (ou presque) comme Daisy Ridley (Casualty) ou John Boyega (Attack the Block). Daisy Ridley est vraiment le penchant féminin de Luke dans la trilogie originelle, la naïveté en moins.
On sent tout de suite que son personnage, Rey, ne se laisse pas faire. Quitte à faire voler en éclats la crédibilité du personnage, qui apprend vite, très vite, trop vite. Bien plus vite que Luke.
Par contre, développer une romance entre les deux personnages principaux n’était pas nécessaire, loin de là. Une (mauvaise) idée imposée par Disney, j’imagine…
Adam Driver (Kylo Ren) n’est pas vraiment un inconnu, tant il est percutant dans Girls. Mais là, il n’est bien que lorsqu’il porte son masque. Quand ce n’est pas le cas, il n’a pas le « visage de l’emploi » de son personnage. Il manque cruellement de charisme et fait bien trop gamin pour être un redoutable seigneur de la carrure de Dark Vador.
Et puis, il y a aussi – et surtout – les anciens comme Harrison Ford (Witness, Firewall, Indiana Jones), Peter Mayhew (sa forte présence à l’écran : un pur moment de bonheur !), Carrie Fisher (Entourage, Scream 3) ainsi que Mark Hamill (« figurant » numéro 1 sur le plateau, complètement métamorphosé depuis Kingsman : services secrets). Leur présence était un leitmotiv supplémentaire pour les fans.
Star Wars VII sans Solo, Chewie, Luke…ça n’aurait pas été un Star Wars.
Lando et d’autres grands noms (Wedge Antilles, par exemple) manquent à l’appel : peut-être dans le prochain ou le suivant ?
Idem pour les vaisseaux : seuls les X-wing sont présents dans le film. Oubliés, les B et Y-wing !
Même s’ils sont forcément comparés aux anciens, les nouveaux héros s’en sortent assez bien.
Mais anciens comme nouveaux vont découvrir de nouvelles menaces et ce nouvel opus va laisser des traces : certains ne s’en remettront pas…émotions et larmes garanties !
Un humour bien senti
L’humour est bien dosé, jamais lourd ni déplacé.
Le coup de l’épave est franchement tordant, de même que les saillies de Solo envers Chewie.
Han Solo, toujours incarné par le sémillant Harrison Ford, n’a rien perdu de sa légendaire répartie, même si, pour le coup, Francis Lax nous manque un peu malgré le talent de Richard Darbois. En effet, Francis apportait, grâce à sa voix aigüe, une touche supplémentaire de légèreté à ce contrebandier de seconde zone. Richard, lui, est plus dans l’efficacité et le côté « je donne des ordres » ce qui aurait été parfait si Solo avait été général à la place de son ex, par exemple. Toujours à propos du doublage, notons la belle (mais courte !) performance de Jean-Claude Donda. Saurez-vous retrouver son personnage ? Jean-Pierre Michael, fidèle à lui-même, fait du good job sur un personnage franchement peu charismatique : je crois que c’est un de ces rares acteurs à pouvoir transformer tout ce qu’il double en or, massif s’il vous plaît.
Le casting et plus particulièrement le cas Finn
Attention, ici n’est pas remise en cause la prestation de l’acteur John Boyega mais bel et bien celle de son personnage.
Finn, c’était ce stormtrooper un peu pataud et au regard anxieux, dans la bande-annonce. En somme, une sorte de C-3PO en chair et en os. Finn est sans nul doute le pire stormtrooper au monde. Quand il trouve Poe, il se déplace tellement anormalement pour un Stormtrooper que les autres que les deux héros croisent devraient trouver ça bizarre et les arrêter.
Pire encore lorsqu’il prend une Corvette corellienne pour un vaisseau du Premier Ordre. Je rappelle qu’il est stormtrooper et donc, se doit de connaitre les vaisseaux de sa flotte. Les spectateurs, même néophytes, eux, auront reconnu ladite navette au design si particulier avec sa douzaine de réacteurs et donc, le suspense est moindre car la scène suivante devient prévisible, bien qu’agréable vu les anciens qui débarquent à ce moment de l’histoire.
Voilà une corvette :
Voilà un destroyer :
Les deux sont les premiers vaisseaux à être visibles dans un nouvel espoir, la première étant arraisonnée par le second.
Pour terminer, il faudra m’expliquer, de manière convaincante, comment un novice en sabre laser et non Jedi arrive à manier un sabre laser et à mettre en difficulté un redoutable chevalier.
Poe, le « meilleur pilote de la République » d’après l’intro, passe de personnage d’importance à…simple rôle relégué tout au fond. Pourquoi ? On l’ignore.
La générale Leia, ex-princesse, a changé de coiffure, ce qui n’a pas échappé à nos yeux ni à ceux, toujours charmeurs, de Han Solo, son ex. La vieillesse a fait son œuvre et il semble bien loin, le temps où elle sprintait dans les couloirs de l’Etoile de la mort.
R2-D2 a 2 scènes, dont une assez majeure. Il est plaisant de le revoir, sans plus, car il a passé le relais de l’humour et de la puissance au trognon BB-8.
Le général en charge de la planète meurtrière n’a pas l’étoffe d’un grand Moff Tarkin ni même d’un Amiral Motti. Il est cependant gratifié – et c’est tant mieux – de l’excellent doublage réalisé par Jean-Pierre Michael.
Dans le genre des personnages inutiles, la Palme d’or revient sans conteste au capitaine Phasma, pourtant promise à de belles scènes vu son potentiel. Mais finalement, non. 4 scènes, toutes plus bizarres et inutiles les unes que les autres : on aurait remplacé ladite capitaine Phasma par un vulgaire soldat que ça aurait été pareil. Les mercenaires à qui Han doit de l’argent sont, eux aussi, cantonnés à de la figuration.
Pour conclure
Bref, tous ces points négatifs sont, pour moi, autant de raisons de voir ce film sans pour autant le classer comme chef-d’oeuvre : il en est relativement loin.
À trop vouloir copier ses modèles, on en oublie d’être soi-même.
Si, après la lecture de cet article, vous avez envie d’en savoir plus et voulez donc assouvir votre soif de Force, alors foncez-y et faites-nous un retour d’expérience dans les commentaires ci-dessous.
Quid de l’avenir ?
Eh bien, le nouvel opus est annoncé pour mai 2017 avant un épisode 9 dans la foulée.
Sachez que Colin Trevorrow (Jurassic World) devrait s’occuper de la réalisation de cet épisode 9.
Est-ce de bon augure pour la saga ? Nul n’en sait rien…
Une dernière recommandation : si vous le pouvez, regardez ce film en 3D; elle est somptueuse !
Note finale : 3/5