Le romancier Michel Bussi a coécrit une minisérie en six épisodes se déroulant sur une petite île au large de la Bretagne. Pourtant prometteuse, l’Île prisonnière est un thriller écolo finalement décevant et dont la diffusion débute dès ce lundi 13 février sur France 2.
Note : 4.5/10
Une vingtaine d’assaillants tous vêtus de manière similaire et menés par leur chef surnommé Alpha, investissent la petite île (trop) tranquille de Penhic, au large de la Bretagne. Les habitants de l’île sont alors traqués, regroupés et séquestrés, tandis qu’Alpha cherche à lancer une mystérieuse opération nommée Océanite Tempête. Certains habitants sont tués. Les assaillants, armés, découvrent ensuite qu’une navette revient du continent, avec à son bord des habitants de retour du continent…
Bande-annonce
Huis clos insulaire, l’Île prisonnière ne sera pas un évènement télévisuel malgré son sujet fort. Tout d’abord, la minisérie peine à captiver, la faute à un rythme trop inégal alors même qu’elle ne comporte que six épisodes. Évidemment, ce genre de fiction utilise des poncifs, tels que le retour d’un ancien de l’île confronté à son passé et la trahison de certaines personnes.
Cette minisérie rate son sujet, parce qu’elle en fait trop sur l’écologie et fait donc fuir ceux qui y sont réticents. Les écoterroristes sont lourdement armés mais maîtrisent très mal l’armenent qu’il possèdent, ce qui est incompréhensible. De même, leur comportement détonne par rapport à leurs motivations. La minisérie se veut d’actualité, en prônant l’écologie et la défense d’une autre manière de consommer. En cela, elle est louable même si, effectivement, le comportement de ces écoterroristes ne l’est pas. On pense irrémédiablement aux activistes en carton qui ont défrayé l’actualité ces derniers temps en dégradant des œuvres artistiques dans divers musées. La série va également jusqu’à imiter le style de séries telles que la Casa de Papel, dans son style et jusqu’au physique de l’un des assaillants.
La minisérie en fait trop, et on n’a pas peur un seul instant pour les insulaires. Lannick Gautry, qui incarne Alpha, a beau se démener comme il le peut, il ne parvient jamais à instaurer un seul moment de frisson au début de la série, comme d’empathie à la fin, pour son groupe et lui-même. Ce rôle est d’ailleurs bien différent de ses rôles habituels, plus légers et romantiques.
La distribution est assez inégale, même si c’est toujours un plaisir de revoir les trop rares Antoine Duléry, Margot Bancilhon et Kevin Anaïs. Anouk Grinberg, de son côté, en fait des tonnes, tout comme l’immense majorité des écoterroristes.
Michel Bussi est un grand romancier, cela va sans dire. Mais l’exercice télévisuel n’est pas tout à fait identique à celui du livre et Michel Bussi n’est pas parvenu à insuffler le rythme propre à une minisérie, ce qui est fort dommage. L’île prisonnière ne fera sans doute pas date dans son oeuvre.
Disponible sur Salto depuis des semaines, l’Île prisonnière n’arrive qu’en ce mois de février sur France 2. Ce décalage inexpliqué est surprenant.
La minisérie, composée de six épisodes, commence sa diffusion sur France 2, dès ce lundi 13 février, dès 21h10.
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N.V
La série