Le Saut du diable est un téléfilm en 2 parties, disponible depuis plusieurs jours déjà sur Salto et diffusé ce jeudi 17 juin sur TF1. Porté par un Philippe Bas très efficace et qui a visiblement mouillé le tee-shirt, le téléfilm est pourtant loin d’être un programme alléchant.
Le prologue de ce téléfilm donne le là : le Saut du diable s’inspire visiblement de Cliffhanger, mythique film d’action avec Sylvester Stallone. Le héros est un ancien soldat devenu alpiniste chevronné. Il « fanfaronne » en haut d’une montagne qu’il vient de gravir. C’est beau, c’est bien filmé, c’est prometteur… mais ça sent le réchauffé pour les amateurs de films de ce genre. Les décors, naturels, sont très jolis, il est vrai. Mais les téléspectateurs vont vite déchanter avec la suite du téléfilm…
Note : 2/5
Cet article est susceptible de contenir des spoilers sur l’intrigue.
Et ça raconte quoi ?
Philippe Bas incarne Paul, un ancien militaire d’élite qui a décidé de changer de carrière pour se retirer au fin fond de la montagne. Séparé de sa femme, il vit en ermite dans un chalet. Pour fêter l’anniversaire de sa fille Sara, il décide de l’emmener en randonnée. Mais, au cours de ladite randonnée, Sara, incarnée par Maïra Schmitt, tombe nez à nez avec de vilains passeurs en train de commettre un crime. Comme Sara est une ado hyper-connectée, elle filme la scène. Mais, comme elle est également (très) maladroite, les passeurs la remarquent et la kidnappent.
Paul, évidemment, sauve sa fille et tous deux décident de fuir, traqués par les passeurs. Ces derniers sont lourdement armés (mais visent très très mal) et surtout, Paul connaît très bien la montagne. Cette trame fait penser à celle du Contrat, petit film fort plaisant avec John Cusack et Morgan Freeman dans les rôles principaux.
Regarder ce téléfilm ne vous procurera guère de moments de stress, tant tout reste ultra-classique et que les passeurs sont aussi idiots que Paul est rusé et fin combattant. Paul est évidemment un homme solitaire, séparé de sa femme (présentée comme légèrement bizarre), distant avec sa fille et adepte des sports extrêmes. Beaucoup de stéréotypes, donc !
Certaines scènes sont très réussies grâce à 2 éléments : la prestation globalement époustouflante de Philippe Bas et les décors pour la plupart magnifiques. D’ailleurs, le comédien réalise lui-même ses cascades et surprend par son jeu d’acteur plutôt réussi.
Incohérences en cascade(s)
Il est dommage de constater qu’un tel téléfilm soit gâché parce que son écriture laisse à désirer. Le Saut du diable possède trop d’incohérences et pas assez d’originalité pour susciter un réel intérêt. Les passeurs sont, par exemple, de passables tireurs mais leur chef a un fusil de sniper, tout en visant comme un pied. Par contre, ils avancent plus vite que Paul, pourtant bien plus expérimenté et grand connaisseur du secteur emprunté.
Sara est insupportable et hurle partout mais Paul, quant à lui, reste imperturbable. Enfin, imperturbable, en effet, sauf lorsque son pied reste coincé sous l’eau, alors qu’il n’a en réalité aucune raison de paniquer si l’on en croit son passif et tout ce qu’il vient d’entreprendre quelques minutes auparavant.
Les comportements de la mère et du petit copain sont absolument incohérents quand Sara essaie désespérément de les joindre. Et puis le combat sur la paroi et sa résolution sont tout à fait improbables. Même Sylvester Stallone n’avait pas tenté une telle chose avec Cliffhanger.
Diffusé sur Salto, le Saut du diable est donc diffusé en juin sur TF1 et il devrait plaire aux gens en manque de beaux paysages et avides de dépaysement. Si vous recherchez autre chose… il faudra repasser !
N.V