Le western a toujours été un genre plébiscité au cinéma comme en télévision. De Deadwood à Bonanza ou passant par les sept mercenaires : les exemples sont légion. Adapter Django, mythique film de Sergio Corbucci déjà réadapté au cinéma par Quentin Tarantino pour en faire une série moderne, c’est le pari relevé par Francesca Comencini. La série débute sa diffusion ce lundi 13 février sur Canal+. Analyse.
Note : 6/10
Un homme brisé
Django, c’est le nom de cet homme ayant perdu sa femme et plusieurs enfants, lâchement assassinés huit ans auparavant. Bien décidé à retrouver Sarah, sa seule fille survivante, il arrive à la Nouvelle-Babylone, une ville cosmopolite dans laquelle l’utopie est le maître-mot. Sarah et John, so père adoptif, sont à l’origine de la création de cette ville préservée de tous les dangers ou presque. Autant dire que l’arrivée d’un homme brisé avide de vengeance, n’est pas vue d’un très bon oeil par les habitants, y compris par Sarah.
Bande-annonce
En réalité, alors qu’il était la pièce centrale de les films de Corbucci et Tarantino, Django est relégué au second plan dans la série diffusée sur Canal+, laissant la place à Sarah, sa fille, mais également au père adoptif de Sarah, John Ellis, ainsi qu’à l’antagoniste Elizabeth Thurman. Les habituels « figurants » des westerns classiques, tels que les esclaves et les prostituées… Les personnages que sont Sarah et Elizabeth incarnent parfaitement la dualité et les différences fondamentales entre la ville humaniste qu’est la Nouvelle-Babylone et celle d’Elmdale, gérée par la tyrannique Elizabeth.
La série se veut progressiste et moderne, dans sa réalisation, la représentation et l’incuslivité des personnages ainsi que dans les thèmes proposés, quitte à s’affranchir des codes habituels du western, ce qui désarçonnera sans nul doute nombre d’habitués des westerns forts et « masculins » tels que Deadwood, Au nom de la loi et les sept mercenaires. La série bénéficie d’une distribution très qualitative, de Matthias Schoenaerts à Nicholas Pinnock en passant par Noomi Rapace et Lisa Vicari, ce qui garantit une interprétation de haute volée.
Western ambitieux mais inégal
En dix épisodes, la série prend son temps pour installer l’intrigue et approfondir ses personnages. Parfois à raison, parfois bien trop. Les deux premiers épisodes, en particulier, peinent à susciter l’intérêt. De même, alors qu’elle se veut une adaptation du film culte des 60’s portant le même nom, la série Django n’est en réalité que très éloignée de son modèle : peu de références communes, tant sur la forme que sur le fond, ce qui peut laisser perplexe. Et c’est le même souci vis-à-vis de Django Unchained, dont la série n’est qu’une lointaine parente. On ne sait jamais réellement ce que veut nous montrer la créatrice de la série, ni où elle va nous mener au terme de la saison…
De fait, la série ne parvient jamais à atteindre l’objet de son ambition, et aurait gagné à se désolidariser totalement du film Django, en développant un héros original totalement nouveau. Pour autant, Django n’est pas une série désagréable à regarder, et il serait dommage de se priver d’un nouveau western, genre encore trop rare ces derniers temps malgré un certain regain d’intérêt récent de la part des productions.
La série Django est diffusée à compter du lundi 13 février sur Canal+ et dispo sur myCANAL.
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N.V