L’amour, c’est (normalement) génial. Mais quand ce sentiment plutôt noble se transforme en indifférence, il n’est pas évident de rester à proximité de l’ex-être aimé. C’est même un sacré problème si la situation se dégrade, la plupart du temps.
C’est en lisant un article paru dans la presse (Libération, pour être précis) que Dominique Farrugia a décidé de réaliser une comédie sur cet épineux sujet.
Au commencement, il y avait Dominique Farrugia
Il faut dire que l’homme, ex-Nul (aux côtés du trio Alain Chabat, Chantal Lauby et le regretté Bruno Carette), est devenu un producteur et réalisateur sur qui le cinéma peut compter lorsqu’il s’agit de faire des films de qualité décalés, voire engagés.
C’est vrai que lors de la dernière décennie, on lui doit de grosses et belles surprises comme Bis, mes amis, mes amours et le génialissime l’amour c’est mieux à deux. Bon, on lui doit aussi le Marquis, calamiteux navet s’il en est, mais après tout, qui peut se targuer d’une carrière parfaite ? Personne, je le crois.
Donc, après avoir bercé nombre de spectateurs avec l’amour, Dominique Farrugia s’attaque désormais au…divorce.
Je te quitte !
Yvan et Delphine s’aiment. Un jour, pourtant, ils décident de se séparer. Seulement, avec leurs deux enfants, ils n’ont pas les moyens d’avoir chacun un logement. Yvan quitte le domicile conjugal mais, immature au possible, se retrouve à la rue. Il n’a alors pas d’autre choix que de revenir habiter chez son ex…avec la loi de son côté ! Il devra habiter dans 20% de la maison, Delphine récupérant les 80% restants.
Leurs noms exceptés, les personnages de Sous le même toit n’ont pas grand-chose en commun avec leurs homonymes de Delphine 1, Yvan O (du même réalisateur), en tout cas.
Quadra immature cherche maison
Gilles Lellouche est parfait en macho immature incapable de se remettre en question et dont l’enfant est finalement plus adulte que lui-même. La scène dans la rue, avec l’argent, en est la parfaite démonstration.
Le comédien, habitué aux films de potes devenus des comédies grand public, nous surprend véritablement dans ce rôle qui lui va finalement comme un gant. Sa scène avec le « gang des vieilles dentelles » restera probablement longtemps dans les annales du cinéma français, à l’instar des scènes cultes du Dîner de cons ou d’Oscar. Ce comédien avait déjà été très marquant dans un autre genre, celui du thriller fort rythmé, avec le très réussi À bout portant (de Fred Cavayé).
Face à lui, il y a la pétillante Louise Bourgoin, séductrice dans l’âme et qui donne au film une certaine légèreté, une certaine fraîcheur. Malgré tout, son jeu ne nous a pas permis d’être ébahis devant sa prestation.
Les seconds rôles sont tous bons, avec une mention spéciale pour Manu Payet (incontournable depuis Radiostars), Marilou Berry (plus renversante que jamais et devenue en outre une réalisatrice talentueuse), Lionel Abelanski (lunaire et souriant, comme toujours) ou bien encore Nicole Calfan (surprenante, comme souvent).
Certaines scènes sont à hurler de rire. C’est le cas de la scène dans l’établissement scolaire, de celle avec le « selfcul » ou bien encore de celle avec l’amant. D’autres, par contre, sont vraiment laborieuses et ne permettent pas d’esquisser le moindre sourire…et ce, malgré les véritables efforts des comédiens concernés.
S’il ne révolutionne pas le genre, Sous le même toit est une comédie attachante, sur une situation (atta)chiante que de plus en plus de couples connaissent. Une comédie légère et distrayante, printanière et percutante, avec un casting surprenant, dont un Gilles Lellouche formidable, sans oublier des dialogues qui font mouche.
On en redemande sans problème et on attend la sortie en vidéo avec une certaine impatience.
Note : 3.5/5
N.V